13 Nov Message du curé du 15 novembre 2020
Message du curé en ce 2ème week-end de confinement
15 novembre 2020
Distanciation physique ou distanciation sociale ? Les deux expressions sont souvent confondues ; pourtant, elles ne disent pas la même chose. Garder une distance physique, c’est rencontrer l’autre dans un espace suffisamment distant pour se protéger mutuellement et encore proche pour se saluer, discuter ensemble, entretenir un lien d’estime et de dignité. Même avec le masque, la fraternité demeure ; même s’il n’est plus possible de nous étreindre, de faire la bise, de manifester la paix par un geste, la fraternité se manifeste par nos yeux, nos gestes, nos paroles, notre présence. Nés pour aimer, nés pour rencontrer, nés pour construire des ponts, nous demeurons frères et sœurs d’humanité et d’espérance ; désormais, il nous faut inventer d’autres modes de présence à une distance plus ou moins grande : téléphones, lettres, courriels, pensées, prières. La distance physique ne supprime pas la fraternité, elle l’oblige à trouver d’autres expressions…
La distanciation sociale, quant à elle, marque la séparation, elle érige des frontières entre les personnes, les lieux et les situations de vie, les convictions. Le grand risque de la situation sanitaire actuelle est de pratiquer le repli sur soi, de se protéger du contact des autres, de s’isoler dans son monde. Nous avons connu la levée des frontières, nous risquons aujourd’hui de vivre leur fermeture. En limitant notre horizon, nous faisons le jeu de l’intégrisme qui refuse d’aller voir ailleurs pour s’enrichir des autres, de parler la langue des cultures et des couleurs, de souhaiter vivre ensemble différents et complémentaires.
La situation actuelle nous oblige à vivre notre foi et notre espérance d’une manière nouvelle et insoupçonnée : resterons-nous prisonniers de nos pratiques anciennes ou oserons-nous inventer de nouvelles manières de dire et de vivre la Présence du Ressuscité qui, même dans les jours de brouillard, nous indique un horizon de lumière ? Le temps de l’Église n’est pas le passé composé, ni le plus que parfait, mais l’imparfait du présent, en souci d’un futur souhaité : cette affirmation n’est pas une question de grammaire, ni de jeux de mots, c’est une préoccupation de vie et de survie avec, pour et grâce aux autres. La fraternité dans les épreuves nous ouvre à la fraternité de l’espérance ! Demeurons témoins et pèlerins de cette fraternité !
André Pachod
Curé
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