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Message du curé pour le temps pascal : Une présence, encore et toujours

Message de Pâques : Une Présence, encore et toujours.

« Je pense, non je suis sûr, que le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. De la crise actuelle émergera l’Église de demain – une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra quasiment repartir de zéro. Elle ne sera plus à même de remplir tous les édifices construits pendant sa période prospère. Le nombre de fidèles se réduisant, elle perdra nombre de ses privilèges. Contrairement à une période antérieure, l’Église sera véritablement perçue comme une société de personnes volontaires que l’on intègre librement et par choix. En tant que petite société, elle sera amenée à faire beaucoup plus souvent appel à l’initiative de ses membres. Mais quand les épreuves de cette période d’assainissement auront été été surmontées, cette Église simplifiée et plus riche spirituellement en ressortira grande et affermie ».

Ces paroles datent de 1969 ; elles ont été prononcées par Joseph Ratzinger, le futur pape Benoît XVI. Quelle clairvoyance sur le présent de l’Église : nous sommes moins nombreux, plus discrets, souvent critiqués et réduits au silence, nos efforts de transmission de la foi paraissent vains ! Quelle espérance : on viendra à l’Église et à la foi librement et par choix, chacun sera reconnu dans ses initiatives et ses talents ; enfin l’Église aura redécouvert sa vraie richesse : non pas des bâtiments, mais un message et une espérance qui nous habitent et qui ont pris visage de Jésus. Une Église-Présence : voilà la vraie bonne nouvelle !

La présence, c’est d’abord un art d’être présent à soi et aux autres, c’est partager ce qui fait le quotidien de la vie : les réussites, les joies, les doutes, les inquiétudes. Notre vie, la vraie, celle qui ne se gonfle pas d’orgueil mais qui se déroule dans l’humilité et dans le silence, ressemble à la vie cachée de Jésus à Nazareth : un quotidien habité par des personnes-lumières, des gestes-lumières, des paroles-lumières, des regards-lumières. Ces présences nous font naître et renaître à l’espérance : dans la nuit se lèbera toujours une lumière-présence, aussi petite soit-elle. La présence, c’est aussi un art d’être au présent, être pleinement là, ici et maintenant, dans le monde actuel avec ses problèmes, ses défis, ses dangers, ses limites, ses réussites. Rêver d’un monde passé, c’est cultiver une nostalgie qui nous éloigne des autres ; rêver d’un monde futur, c’est oublier que notre responsabilité d’homme et de femme, de parents, d’éducateur de la vie et de la foi commence ici et maintenant, simplement, profondément, quotidiennement. La présence, c’est enfin un art du présent au sens du cadeau que l’on donne, que l’on reçoit. En amour, rien ne nous est dû, tout nous est donné, au-delà de l’espéré, au-delà de l’attendu. L’espérance nous ouvre des horizons insoupçonnés. Dans les épreuves, elle ne se crie pas, elle se demande et s’accueille comme une grâce ; elle se construit dans la discrétion et la confiance, le tact et la bienveillance. La phrase « N’ayez pas peur ! » revient 75 fois dans la Bible : cette invitation jalonne l’histoire de Dieu avec les hommes et l’histoire des hommes avec Dieu. Aujourd’hui, cette phrase résonne une 76ème fois pour chacun-e d’entre nous, dans notre vie et dans notre foi : « N’aie pas peur, une Présence t’accompagne ! Avance, je suis avec toi ! »

                                                                                              André Pachod, curé